Avec le yoga il n’est jamais trop tard pour changer !
Développement personnel
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Le Yoga s’adresse à tous !
L'équipe Macro Editions
Vous voudriez essayer le yoga, mais quelque chose vous arrête ? Pensez-vous qu’il est trop tard pour amener un changement, petit ou grand, dans votre vie ? Ces doutes sont communs et humains, souvent nourris par une imagination qui se représente les pratiquants du yoga comme jeunes et athlétiques. Mais ils sont infondés.
Yoga pour Tous est un manuel de yoga écrit par Meta Chaya Hirschl qui est sortit en France Chez Macro Editions, dans la collection Nouvelles Pistes Thérapeutiques. Nous aimons beaucoup cet ouvrage de par son approche complète, simple, soignée, mais surtout universelle ; il sait exprimer à la perfection deux des concepts qui sont à la base de notre amour pour le yoga et qui nous encouragent à le diffuser : le yoga s’adresse à tous et il n’est jamais trop tard pour changer.
Yoga Pour Tous, par Meta Chaya Hirschl
“Non è mai troppo tardi” (Il n’est jamais trop tard, N.d.T.), s’appelait une magnifique émission de télévision d’alphabétisation, présentée par Alberto Manzi, en Italie. Il s’agissait d’apprendre à lire et à écrire à une dizaine de personnes analphabètes, dont la plupart étaient des adultes et des seniors. Ici, avec le livre que nous présentons, il s’agit d’expliquer que le yoga s’adresse à tous, car il se modifie et s’adapte aux possibilités, capacités, exigences et limites de chacun, indépendamment de son niveau d’expérience ou de l’âge auquel il aborde cette discipline.
En tant que professeur de yoga, je me suis « émue » en voyant enfin un manuel rempli de photographies de postures pratiquées à l’aide d’une chaise, après des années et des années à « m’époumoner » à dire que la position assise (celle classique, qui désormais est devenue synonyme de yoga), n’est pas fondamentale, car le yoga n’« est » pas l’asana.
J’ai enfin trouvé dans un manuel de belles photos qui, sans mots et donc plus efficacement, montrent que l’attitude intérieure ne dépend pas de la position parfaite, mais que la chose vraiment importante est – pour l’exemple de la position assise – de maintenir le dos droit et que cela peut s’obtenir en étant bien assis sur une chaise tout à fait normale.
posture pratiquée à l’aide d’une chaise
Avec cette même intention de montrer que “le yoga s’adresse à tous”, dans ce livre, toutes les positions sont proposées selon diverses variantes pour les différentes tranches d’âge (chose que, jusqu’alors, je n’avais trouvé que dans les pages du magasine Yoga Journal). Meta Chaya Hirschl, l’auteure, insiste sur ce concept :
“aucune manière de pratiquer n’est meilleure ou plus proche
du « vrai yoga » que l’autre. Au final, la position parfaite
est celle pratiquée consciemment et avec enthousiasme […]”.
Wow ! Comment ne pas m’enthousiasmer (justement) en lisant ces mots, moi qui dans mon enseignement est toujours mis mes élèves en garde contre le fait de penser que le yoga n’était pas fait pour eux car ils ne parvenaient pas à reproduire ce qu’ils voyaient dans les pages des manuels, où l’on trouve souvent de jeunes et beaux modèles qui pratiquent des positions apparemment impossibles.
Yoga pour tous n’adopte absolument pas cette démarche. Les belles photographies, “normales” et pas acrobatiques et les descriptions montrent l’exact opposé : à savoir que chacun pratique comme il le peut, selon les conseils d’enseignants qualifiés (et aussi grâce à des livres comme celui-ci), en gardant à l’esprit l’objectif de la position effectuée correctement mais en y arrivant à son propre rythme, à sa propre manière, avec l’aide nécessaire et surtout avec ahimsa (la non-violence). Sinon, il ne s’agit que de prêcher une chose pour en faire un autre !
La yoga-thérapie
Une partie de Yoga Pour Tous est consacrée à la yoga-thérapie. C’est un sujet qui peut devenir « épineux » dans le milieu du yoga : il en est effet qui disent que, non, il ne faut pas réduire le yoga à une méthode de soin (ou bien que, non, le yoga ne peut pas soigner quoi que ce soit) et ceux qui soutiennent au contraire que – s’il est vrai que chaque classe compte des élèves souffrant de différents troubles – un bon professeur de yoga doit savoir conseiller des postures et des techniques alternatives à celles classiques pour permettre à tous de fréquenter ses cours. Puis il y a naturellement le sujet de la véritable thérapie à base de yoga, qui doit être une approche différente, un enseignement direct, un « bouche-à-bouche » (tel qu’il est définit dans le livre), entre l’enseignant et l’élève.
Le sujet de la yoga-thérapie est très bien traité dans le livre et illustré par des photos expliquant les aménagements nécessaires à la pratique des postures classiques (décrites dans d’autres chapitres, avec des renvois), modifiées selon diverses problématiques : par exemple pour ceux qui souffrent de douleurs aux genoux, au dos, aux pieds...
Dans un prologue qui me semble honnête et juste, l’auteure insiste sur la nécessité de ne pas confondre le professeur de yoga avec d’autres thérapeutes, en retranscrivant la définition que l’International Association of Yoga Therapists donne de la yoga-thérapie, qui, traduite librement, dit que « la thérapie par le yoga est un processus de renforcement individuel pour améliorer sa santé et son bien-être à travers l’application de la philosophie et de la pratique du yoga ».
Devenir professeur de yoga, à tout âge
Yoga pour tous m’a semblé être un “manuel” pour les élèves, mais aussi pour les professeurs. Et, en effet, « il n’est jamais trop tard », même pour décider de devenir professeur de yoga... L’auteure elle-même raconte comment elle est devenue enseignante sur le tard, après avoir travaillé dans des secteurs très différents.
Vanda Scaravelli, 90 ans, exécute la posture du chameau.
Pensez à Vanda Scaravelli, le grand professeur de yoga italien, qui a découvert le yoga à 40 ans et surtout, à la photographie page 161, qui la montre, à l’âge de 90 ans, magnifiquement ployée vers l’arrière. En effet, la principale caractéristique de cet ouvrage est sa transversalité : il s’adresse aux débutants comme aux professeurs, aux jeunes et aux moins jeunes, à ceux qui connaissent et pratiquent tous style, école ou variante du yoga.
Au sujet des diverses écoles, j’ai également beaucoup apprécié le schéma, que je n’avais vu nulle part ailleurs, avec les « lectures » de yama et niyama selon les maîtres de certaines des principales traditions yogiques. Le sujet des « règles » du yoga me tient, comme vous le savez, particulièrement à cœur et c’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié l’idée de traduire les dix indications en fonction des maîtres et des écoles.
Il y a quelques semaines, j’ai donné un cours lors d’une formation en quatre ans des professeur de yoga de l’Isyco de Turin, dont le sujet était “Yama et Niyama dans la vie quotidienne et dans le yoga” ; j’ai proposé des manières d’appliquer les principes du yoga même dans ce cours. Et voilà que je trouve dans ces pages un schéma avec les applications des dix yama et niyama dans l’enseignement du yoga ! Ah! La synchronicité ! Ah! La sérendipité. C’est fantastique ! Merci.
Le yoga et la vie quotidienne
Je dirais que la caractéristique qui m’a fait apprécier l’approche de ce livre dès que je l’ai évalué, en anglais, pour donner mon avis sur une éventuelle traduction et publication en italien, est la subdivision en trois parties merveilleuse, efficace et pédagogique :
- Avant le tapis,
- Sur le tapis,
- Dans le monde.
C’est justement là l’un de mes buts lorsque j’enseigne le yoga : l’amener hors des salles et centres de yoga, ne pas se limiter à le pratiquer pendant une ou deux heures par semaine mais chercher à l’inscrire dans notre vie quotidienne.
Et voici que ces trois parties (avant le tapis/sur le tapis/dans le monde) renferment la vision du yoga tel que j’ai appris à l’enseigner. Les livres sont un peu ainsi : on en trouve qui ne traitent que de « l’avant », des textes uniquement « sur » le tapis, avec diverses postures (mais parfois seulement elles, sans la moindre notion philosophique ou autre) et il y a les livres qui vous racontent – mentalement – comment on devrait vivre selon le yoga mais sans jamais évoquer la pratique.
Ici, les trois aspects sont réunis. Il faut les faire avancer de façon contemporaine, simplement à des moment différents. Il me semble que c’est ce qu’on trouve dans ce livre, y compris le fait que si l’on est « dans le monde » réel on s’apercevra de devoir organiser des cours de différents niveaux, en adaptant son enseignement à ses élèves (le livre évoque également les différents types de cours et les routines qui y correspondent).
Adapter la pratique à l’élève – mon père et mes autres maîtres
J’ai apprécié certaines références anatomiques avec de nombreux schémas en couleur sur « comment est faite une hanche », utiles également aux enseignants, qui ne le savent pas tous et ne sont parfois pas conscients des raisons pour lesquelles quelqu’un ne parvient pas à adopter la posture du lotus (par exemple).
À ce propos, je n’ai pu que me remémorer les enseignements de mon père, qui m’a amenée à la montagne dès mon plus jeune âge marcher, skier et faire de l’escalade. Il me disait toujours que, lorsqu’on marche en montagne, il faut s’adapter au rythme de celui qui va le plus lentement. Il y a une personne âgée dans le groupe ? C’est elle qui se placera devant et décidera du rythme du groupe entier, qui s’y adaptera. Et on ne devrait pas faire de même dans le yoga ?
Mes professeurs – indiens et italiens – dans l’école où j’ai appris à enseigner, nous rappelaient que parmi les devoirs d’un bon enseignant figurait celui de « créer un environnement favorable à l’apprentissage », un environnement pas uniquement extérieur, mais également intérieur : sans que personne ne se sente mal à l’aide, en prêtant attention au niveau de chacun, en insistant sur l’écoute de soi, le respect de ses limites (seul moyen de les dépasser un jour et d’approfondir son apprentissage). Adaptabilité, écoute, respect des limites, modification de sa manière d’enseigner : voilà les caractéristiques d’un bon enseignant.
Dans ce livre, les professeurs apprendront à modifier leur enseignement en fonction des élèves qui se trouveront devant eux ; et les élèves découvriront que le yoga s’adresse à tous : il suffit de s’écouter, de respecter ses limites, de recourir à l’aide des variantes et instruments pour franchir le « palier » sans se faire mal.
