Considérez-vous de passage (5ième évangile)
Spiritualité
Spiritualité
)
« Le ciel disparaîtra,
ainsi que la terre devant vous,
et le Vivant issu du Vivant
ne verra ni la mort ni la peur
, car Moi, Jésus le Christ, je vous dis : “Celui qui se trouve lui-même,
le monde n’est rien face à lui !” »
Jésus a dit :
L'équipe Macro Editions
1 - Les mots du Verseau
Ce sont treize codex composés à l’origine de plus de 1 350 pages, dont 1 130 nous sont parvenues. Pratiquement tous les codex ont une reliure en cuir et ont été écrits vers la fin du ier siècle après Jésus-Christ.
Il s’agit de traductions coptes d’anciens écrits, peut-être rédigées quant à eux en araméen. Parmi elles, l’évangile selon Thomas, également connu sous le nom de « CINQUIÈME ÉVANGILE », mais qui dans les faits, étant le plus ancien, devrait s’appeler le PREMIER ÉVANGILE.
Ce texte contient de nombreuses paroles de Jésus inconnues jusqu’à présent. Un nouveau concept y apparaît :
- le Christ ne vainc pas les forces du monde en se servant de la douleur.
- Son arme n’est pas la souffrance mais la connaissance qui, à travers Jésus, sort du temps et devient éternelle, cosmique.
L’Évangile selon Thomas, c’est-à-dire les paroles cachées par Jésus le Vivant que Thomas transcrites, constitue le Second Codex de ce recueil d’écrits et contient 114 paroles de Jésus, sous une forme archaïque.
Par conséquent, elles sont considérées comme une source antérieure aux « Évangiles synoptiques », intégrés plus tard dans le Canon de l’Église catholique romaine. Ces Paroles font partie de cet ensemble d’évangiles (dits apocryphes, mais qui, au sens exact du terme grec, modifié plus tard, signifient « écrits avant »), qui contenaient, outre le récit de la vie du Christ, des recueils des paroles et des miracles qu’il a accomplis.
Les quatre « évangélistes » n’ont fait que se servir dans le matériel existant, en en tirant leur propre forme littéraire et un texte individuel qui a ensuite été canonisé, c’est-à- dire officiellement reconnu par l’Église, tandis que tous les autres écrits ont été jetés dans l’oubli, non sans se voir affubler l’étiquette disqualifiante d’« apocryphes », au sens de « faux », ce qui, nous l’avons déjà dit, ne correspond pas à la réalité.
2 - Le jumeau spirituel de Jésus
Tout en utilisant le même contenu que les évangiles synoptiques, Thomas trace un portrait très différent de Jésus. Il n’évoque pas :
- sa naissance miraculeuse,
- sa vie de famille,
- sa tentation diabolique,
- les guérisons et les miracles qui, pour les autres évangélistes, sont les meilleurs témoignages de la divinité du Christ.
- de l’épisode de l’expulsion des marchands du temple,
- du voyage triomphal à Jérusalem,
- de la cène,
- de la trahison de Judas,
- de la communion,
- du péché et du pardon,
- de la mort sur la croix
- de la résurrection le 3ième jour.
- Il ne fait aucune allusion à un quelconque accomplissement des prophéties messianiques de la Bible.
- Il ne fait aucunement référence à ce que les disciples de Jésus sont censés faire.
- Prières, aumônes, jeûnes sont absents.
- Aucune allusion non plus à la bonne conduite morale et aux bonnes ou mauvaises actions (ce qu’il faut faire ou éviter).
La vie du peuple juif en Palestine à cette époque historique est tout aussi ignorée. Jésus adresse ses paroles à l’homme de toujours, à toute l’humanité du présent et des générations futures. Thomas ne s’occupe pas de ce que les hommes devraient faire, il s’occupe de ce qu’ils devraient apprendre à connaître, par le biais d’une recherche intérieure.
Les apôtres et les disciples qui ont prêché auprès des Juifs ont déformé la véritable image de Jésus et de ses enseignements spirituels, et transmis les faits et les paroles selon leur interprétation personnelle, qui devait être autant que possible liée et en harmonie avec leur ancienne religion.
Seul l’un de ses apôtres, Thomas, a compris la nouveauté et le caractère unique du message de Jésus. Il était le seul capable de le comprendre, puisqu’il était son jumeau spirituel.
Il ne se rappelle pas avoir entendu parler du péché, ni de la rédemption par le sacrifice sur la croix pour le pardon de ce péché. Ses miracles ne sont pas importants. Ses Paroles, elles, le sont : le Royaume de Dieu est hors de l’histoire et du temple.
3 - La famille de Jésus
J’étais avec Jésus en haut d’une montagne au moment du crépuscule,. Il devint triste et me dit d’une voix mélancolique : “Ma Grande Mère souffre depuis trop longtemps à cause de la stupidité des hommes ! Quand ils cloueront mes membres au bois, la véritable crucifiée, ce sera elle.
Écoute et rappelle-toi, Thomas : à celui qui blasphème contre le Père, il sera fait miséricorde. À celui qui blasphème contre le Fils, il sera pardonné. Mais celui qui torture la Mère ne trouvera pas de pardon, ni sur terre ni au ciel.
Et sais-tu pourquoi ? Parce qu’elle ne se défend pas et que tout elle reçoit.
– Maître, répondis-je, le Fils c’est toi, mais qui est la Mère, qui le Père ?
– Thomas, répondit Jésus, l’Univers est né de l’amour du Père et de la Mère.
La Pensée Vivante imprègne tout le cosmos : nous venons de la lumière de cette Pensée qui vit pour toujours et qui est Père et Mère. Nous venons de là où la lumière elle-même se crée.
Toi aussi, Thomas, tu devras montrer à tous la réalité de cette lumière de vie. Ainsi, qu’on te le demande ou que nul ne veuille le savoir, tu dois toujours dire à tous que tu fais partie des Fils de la Lumière, et de ceux que le Père Vivant a choisis et que la Grande Mère aime.
– Oui, Maître, mais qui est ce Grand Père ? Et qui est cette Grande Mère ?”
Puis Jésus sourit et répondit :
“C’est le mouvement. C’est le repos.”
4 - Le fruit de l’éternité
Un matin, nous étions sur le bord de la mer qui suit la côte jusqu’à Tyr. Il y avait des hommes qui, avec des bêches, des pelles et des pioches, s’affairaient autour d’une vieille tombe phénicienne pour en extraire les trésors. Lorsque la grosse pierre fut retirée, de nombreux objets précieux apparurent à l’intérieur, à côté d’une urne : de l’or, des gemmes, de beaux vases, ainsi que des récipients qui devaient servir à contenir de la nourriture.
Jésus nous dit :
“Vous voyez, ce riche Phénicien voulait emporter avec lui, après sa mort, ce qui le rendait riche de son vivant. Vous semble-t-il donc que le Royaume du Père sur cette terre puisse être constitué de tels hommes ?
Le Royaume du Père est semblable en revanche à un très riche marchand qui possédait toutes sortes de trésors, mais qui était sage. Quand vint l’heure de quitter la terre, il renonça à tous ses biens, l’or, les jarres, les gemmes précieuses, et il prit à la place un petit grain mystérieux qui ne pouvait même pas être comparé à une graine de moutarde.
Mais ce grain présentait un grand avantage : jamais il n’aurait pu devenir plus petit qu’il n’était déjà. Il ne pouvait pas s’altérer. Il ne pouvait pas être attaqué par les vers à bois ou mangé par d’autres vers. Il ne pouvait pas être fondu, émietté ou brisé.”
J’ajoutai :
“Mon Maître, était-il comme le fruit de ces cinq arbres qui fleurissent au paradis ?
– Oui, Thomas. C’est le fruit de l’Éternité. Il ne peut se transformer car il est sans forme, il ne peut se consumer car il est sans substance.”
Extraits du cinquième évangile, l'évangile de Thomas avec le texte copte en vis-à-vis
