Remède contre l’avarice par R. Calle
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![Remède contre l’avarice par R. Calle](https://www.macroeditions.com/data/blog/big/r/ramiro-a-calle_recit-meditation-avarice-livre.jpg)
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Pendant plus de trente ans, Ramiro Calle a parcouru l’Orient, et durant ses voyages, à peu près une centaine, il n’a cessé de recueillir, puis de transcrire, les enseignements que les grands maîtres spirituels transmettent à leurs disciples depuis la nuit des temps. De ces narrations, une sélection de 50 textes a été réuni pour vous, qui se prêtent à la réflexion et à la méditation du lecteur. une exemple sur le thème de l'avarice
L'équipe Macro Editions
Texte à méditer sur l'avarice :
Il était une fois un monarque infiniment ambitieux et avare. Un jour, alors qu’il se promenait dans les jardins extraordinaires de son palais fastueux, un mendiant apparut à l’improviste devant lui. Il perçut aussitôt que l’homme n’était pas dangereux et que par ailleurs il transmettait une sensation de quiétude, il s’approcha donc de lui et lui demanda : « Que fais-tu ici ?
Le mendiant montra au monarque un objet qui avait l’air d’être une écuelle et lui dit :
— Tu es l’un des hommes les plus riches du monde, et pourtant tu veux toujours plus. Si tu réussis à remplir mon écuelle de pièces d’or, je te révélerai comment t’approprier un fabuleux trésor. »
Le roi pensa qu’il n’avait rien à perdre et son avidité lui suggéra de tenter. Il appela l’un de ses assistants et lui ordonna d’apporter une bourse pleine de pièces d’or. Lorsqu’il l’eut entre les mains, il l’ouvrit et commença à jeter des pièces dans l’écuelle. À sa grande surprise, il ne réussit pas à la remplir. Alors il donna l’ordre qu’on lui en apporte un autre sac, et il se remit à verser d’autres pièces dans l’écuelle, mais celle-ci resta encore vide.
Divers sacs pleins de pièces d’or furent apportés, qui donnèrent le même résultat. Le monarque donna alors l’ordre qu’on lui apporte tous les trésors de son royaume, puis il les jeta un à un dans l’écuelle. Désespéré, il demanda : « Pour quelle raison est-ce que je n’arrive pas à remplir ta misérable écuelle ?
Le mendiant affronta tranquillement le monarque et lui dit :
— Tu es plus indigent que moi, beaucoup plus que moi. » (Indigent : Personne très pauvre. Synonyme : misérable)
Le roi fut pris d’épouvante. Le mendiant retourna alors l’écuelle et, ce que le roi put voir de l’autre côté, c’était qu’en réalité il y avait un crâne humain. « Tu comprends, mon Seigneur ? Ainsi est fait l’être humain. Pour autant qu’il ait reçu, il n’est jamais satisfait et il sent en lui un vide permanent. Rien ne peut rassasier sa voracité, rien ne peut combler son vide intérieur.
— Tu es sorcier ! cria le monarque, je te ferais pendre.
— Tu te trompes, Sire. Je ne suis qu’un pauvre ermite, c’est tout, mais ce crâne-écuelle, lui, est vraiment magique parce que c’est le crâne d’un grand démiurge. Il reflète parfaitement le fonctionnement de la tête du soi-disant être humain, toujours en train de demander plus, de désirer plus, d’attendre plus. Être monarque, est-ce que ça a un sens, si ton esprit est plus pauvre que celui d’un mendiant ? »
Alors le roi eut un éclair de profonde compréhension.
En effet, il avait toujours été le plus pauvre des mendiants.
Quelle réflexion tirer de ce texte de sagesse que nous partage Ramiro A. Calle dans sont livre "50 récits à méditer... et à offrir" ?
L’un des aspects latents les plus enracinés dans l’esprit humain, et très nuisible, c’est l’avarice sous toutes ses formes. Elle mène à l’attachement aux biens matériels, au désir d’accaparement, à la voracité et à l’insatisfaction.
L’attachement aux biens matériels pousse l’homme à la pratique de l’exploitation et de l’usure, à la violence et à la duperie. Il s’agit d’une énergie extrêmement destructrice.
Tout comme un feu ne s’éteint jamais en y jetant un autre morceau de bois, et comme la soif ne s’étanche pas en avalant du poisson salé en quantité, de même l’avarice est sans fin. Celui qui est en proie à ce vice ne cesse d’accumuler les choses, toujours avide d’un même objet ou même de tout et de n’importe quoi.
Une profonde compréhension de notre état transitoire, la complétude intérieure et la maturité émotionnelle, la pratique de la méditation, l’idée de la mort inéluctable et l’emploi des meilleures énergies qui découlent de la compassion et de la générosité sont capables d’atténuer cet attachement et l’avarice.
L’attachement aux biens matériels est un obstacle mental terrible, qui conduit l’individu à s’identifier à l’objet de sa passion, à tel point qu’il cesse d’être lui-même et devient aveugle.
L’attachement est source de peur et de souffrance. Celui qui se libère de l’avarice se libère aussi des peurs et des douleurs.
>> Voir un autre EXTRAIT DU LIVRE "50 récits à méditer de Ramiro Calle : L’homme égoïste
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