Une ruse fondée sur la certitude majeure que les fidèles ne lisent pas la Bible
Actualités et Conspirations

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C’est ainsi que l’on commença à réfléchir sur les Saintes Écritures... au détriment de leur préservation !
L'équipe Macro Editions
Les textes de la Bible du Ve siècle av. J.-C. fonctionnaient comme un entonnoir inversé : pour chaque mot qui y entrait, un bien plus grand nombre en ressortait. Mais deux siècle et demi plus tard, c’est le contraire qui s’amorça : l’entonnoir se renversa. Quelque part dans le Temple, quelqu’un s’écria : c’est fait, voici le texte officiel.
À partir de ce moment-là, tous les livres furent corrigés. Si l’un d’eux divergeait de beaucoup des autres, et dans l’impossibilité de le détruire, on… l’enterrait. C’est ainsi que l’on commença à réfléchir sur les Saintes Écritures. Au détriment de leur préservation.
Les castes qui détenaient le contrôle du « savoir » se chargèrent d’éliminer tout ce qui ne soutenait pas (ou pire, contredisait) la doctrine monothéiste machiste qui devait être véhiculée.
L’opération essentielle consista à tenter d’obscurcir, effacer et/ou remplacer tout ce qui s’opposait à cette idée monothéiste qui devait s’imposer. Mais on fit plus.
Le professeur Rafael Zer, bibliste de l’Université hébraïque de Jérusalem, affirme que lorsque des passages bibliques témoignaient clairement de l’indéniable multiplicité des Elohim (ce qui n’était pas acceptable pour le monothéisme imposé par les sacerdotes de Jérusalem et soutenu aujourd’hui encore par de nombreux exégètes dogmatiques), les rédacteurs bibliques veillaient à modifier les passages en question, les coupaient et les recopiaient en les interpolant. L’affirme le professeur Zer, ces « retouches ont été nombreuses ».
Un exemple : les plus anciens codex du Livre des Proverbes 10:25 contiennent cette affirmation : « Le juste demeurera ferme dans son intégrité ». Les pharisiens choisissent de lui substituer : « Mais le juste a des fondements éternels ». But : sous-entendre l’idée que le juste ne verra pas sa vie se terminer ici-bas...
Or voilà qui semble en parfaite contradiction avec ce qui est écrit dans l’Ecclésiaste (3:18 et suivants), au nom d’une clarté désarmante : la race des hommes et celle des animaux sont parfaitement identiques, car l’homme n’a rien de plus que les animaux et, avec la mort, ils retournent tous deux à la terre dont ils proviennent.
(...)
Et pourtant, certains affirment avec une hardiesse ingénue que la Bible est « formidable » car inspirée par Dieu, et donc sans erreur. Ingénuité ? Ou bien plutôt ruse, fondée sur la certitude majeure que les fidèles ne lisent pas la Bible, mais se contentent des explications des exégètes officiels et accrédités ?
Qu’au moins il nous soit permis de constater une évidence : si Dieu fut l’inspirateur des contenus, il se sera montré un bien piètre relecteur, puisqu’il n’a pas vérifié ce qu’avaient écrit les rédacteurs qu’il avait lui-même choisis ! C’est comme s’il s’était désintéressé du produit final après avoir inspiré des dizaines d’auteurs.
Un peu comme si un chef d’entreprise dictait à sa secrétaire une lettre d’une importance capitale pour son activité et le travail de ses employés, puis ne prenait absolument pas soin de vérifier si ladite secrétaire avait rapporté fidèlement sa pensée.
Mais dans le cas qui nous occupe, la situation est autrement plus sérieuse. Si jamais les affirmations théologiques devaient refléter la réalité, ce n’est rien de moins que la vie éternelle qui dépendrait de la vérité biblique, et non simplement le destin d’une entreprise !
Comment pouvons-nous donc imaginer que l’éventuel Dieu ne se soit pas le moins du monde préoccupé au fil des siècles de faire en sorte que son inspiration soit rapportée avec une clarté et une précision absolues ? Il nous faut au contraire prendre acte de la réalité : ce n’est pas le cas. Des centaines de scribes ont mis par écrit des paroles qui se révèlent souvent nettement en opposition les unes contre les autres.
Pire, dans de nombreux cas, les interventions fauteuses de variantes porteuses d’incohérences diverses et variées relèvent d’un choix. Celui d’introduire dans le texte des sens étrangers à la signification originelle.
Mauro Biglino
Note : lire aussi cet article "Lire Mauro Biglino signifie éprouver constamment le vertige !"
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EXTRAIT DU LIVRE
La Bible n'est pas un livre sacré
de Mauro Biglino
