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Peter Wohlleben : je voulais sauver toutes les forêts !

Nouvelle sagesse

Peter Wohlleben : je voulais sauver toutes les forêts !

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Peter Wohlleben : je voulais sauver toutes les forêts !

La première chose que m’a dite mon psychologue a été : “Monsieur Wohlleben, vous n’êtes pas Dieu. Vous n’êtes pas responsable de tout.”  

On ne peut pas être garde forestier sans abîmer la forêt, de même qu’on ne peut pas être agriculteur sans abîmer la nature.


L'équipe Macro Editions

Peter Wohlleben nous invite à éduquer nos sens de manière à percevoir les signaux du vent, des nuages, des plantes et des animaux. Dehors, des milliers de petits et de grands phénomènes se produisent, beaux et fascinants, quasiment magiques. Nous devons juste apprendre à les percevoir, pour découvrir la nature.

Wohlleben n’écrit pas volontiers. Il n’aime pas contraindre son long corps à s’installer à un bureau, et il a en permanence des doutes sur son style.

Chapitres d’une promenade

« Quand je termine un livre, je ne sais absolument pas s’il est réussi ou non. Je ne doute pas de l’intérêt du sujet, je me demande si je l’ai bien expliqué. J’arrive à écrire seulement une heure par jour, en faisant un gros effort de volonté. La seule raison pour laquelle je le fais est mon désir de toucher un public plus large. Ce que j’aime par‐dessus tout, c’est faire des visites guidées dans la forêt. Mais quand les visiteurs me demandaient ce qu’ils pouvaient lire sur la forêt, je ne savais pas quoi leur conseiller. Les chapitres de mon livre sont construits comme les étapes de ces promenades : un seul sujet, et les informations qui suffisent pour s’arrêter un moment, avant de poursuivre. J’ai déjà présenté tous les chapitres en public. Mes livres prennent forme avec les questions des visiteurs, lentement – comme un jeune hêtre. »


Les idées de Wohlleben ont grandi avec la même lenteur. En 1987, quand il a pris ses fonctions à l’administration forestière du Land de Rhénanie‐Palatinat, c’était un garde forestier comme tous les autres. Bien sûr, il n’aimait pas abattre les vieux hêtres, mais ce n’est que des années plus tard qu’il a commencé à poser des questions.

En 1995, il a proposé à ses supérieurs, en vain, qu’on n’utilise plus des véhicules lourds pour traverser les forêts mais des chevaux. Il avait lu quelque part que le sol des forêts compressé par les voitures reste abîmé « jusqu’à l’ère glaciaire suivante ».

Puis, quand il a subi des pressions de sa hiérarchie pour abattre les vieux hêtres de Hümmel, il a fait une contre‐proposition : transformer ce bois qui ne rendait rien en cimetière, avec des concessions de cent ans ; une solution bien plus rentable que la sylviculture classique.


Sa proposition a été acceptée, mais Wohlleben savait qu’il n’en serait pas toujours ainsi.

« Mes arguments étaient bons, mais je rencontrais toujours la même résistance. J’ai compris que c’était une question de principe et que je ne gagnerais pas si je restais un employé du corps forestier. Je ne pouvais plus être en accord avec ma conscience. »

Wollheben a alors discuté avec son épouse et leurs enfants de 13 et 11 ans de l’éventualité de s’installer en Suède, où ils allaient souvent en vacances. Quand la mairie a été informée de ce projet, le conseil municipal a décidé de sortir de l’administration forestière nationale, de prendre en charge la gestion des forêts locales et de la confier à Wohlleben.

« D’un point de vue financier, c’était pour moi un pas en arrière. Mais, dès lors, j’ai pu gérer la forêt en conformité avec mes convictions. »


Wohlleben est encore critiqué par ses anciens collègues du corps forestier, qui l’accusent de diffuser des sottises sentimentales. Les scientifiques qu’il cite reconnaissent qu’il écrit des choses justes (« évidemment, puisque ce sont eux qui les ont découvertes… »), mais ils ont parfois du mal avec les mots qu’il emploie. « Je risque de créer une certaine confusion, paraît‐il. Si je dis qu’un arbre mère allaite, peut‐on vraiment penser qu’il prend un arbuste et le plaque sur ses seins ? »

« Que mes livres soient considérés comme sentimentaux ne me dérange pas, explique‐til. C’est un choix que j’ai fait en pleine conscience. 90 % des choses que nous faisons sont basées sur les sentiments, non sur la raison. Certains scientifiques pensent aussi que j’arrive à des conclusions trop extrêmes, par exemple, quand j’écris que les arbres communiquent par les odeurs, alors que les études scientifiques montrent seulement qu’ils les produisent et les remarquent. C’est étrange, je trouve.

Si un scientifique découvre que les hommes de Néandertal avaient un os hyoïde, comme l’homme moderne, n’est‐il pas autorisé à en conclure qu’ils pouvaient parler ? Il ne peut donc pas non plus affirmer que les hommes de Néandertal pouvaient voir, mais seulement le supposer car ils avaient des orbites oculaires ? Si de telles conclusions ne sont pas scientifiques, alors je suis délibérément peu scientifique. »

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Trop de travail

La combativité paisible avec laquelle Wohlleben expose ses théories semble résulter davantage d’années de batailles que d’une assertivité innée. La période la plus dure de sa vie a été celle où il a commencé à travailler pour la commune de Hümmel. Il était enfin libre de faire ce qu’il voulait, mais submergé de travail.

« Je voulais sauver toutes les forêts, je pensais que c’était mon devoir. Mais je devais sans arrêt me résoudre à faire des compromis, même dans ma hêtraie. J’ai été traîné au tribunal par des gardes forestiers et des chasseurs. Mes anciens collègues essayaient de me mettre des bâtons dans les roues. Je travaillais trop et n’avais jamais une journée de libre. En 2009, j’ai commencé à souffrir d’attaques de panique et à présenter des symptômes de dépression nerveuse. La première chose que m’a dite mon psychologue a été : “Monsieur Wohlleben, vous n’êtes pas Dieu. Vous n’êtes pas responsable de tout.” »

Aujourd’hui, il a 52 ans et n’est pas sorti d’affaire. S’il ne s’était pas mis d’accord avec sa femme sur des journées de travail finissant à 17 heures, il n’arrêterait jamais de travailler.

« La semaine dernière, les membres d’une tribu amérindienne de Nouvelle‐ Colombie, au Canada, m’ont écrit. Ils veulent que je les aide à empêcher qu’une forêt vierge soit abattue. Comme je suis devenu un auteur célèbre, mes arguments ont maintenant davantage de poids. Naturellement, je ne peux pas refuser. »

Il a compris qu’atteindre la perfection est impossible :

« On ne peut pas être garde forestier sans abîmer la forêt, de même qu’on ne peut pas être agriculteur sans abîmer la nature. Mon jardin est plein de bois de hêtre, avec lequel je chauffe ma maison. Je mange de la viande et possède deux chevaux, seulement par plaisir. Je suis un égoïste parce que je fais passer mes besoins avant ceux des autres êtres vivants. Pourtant, ça ne me dérange pas. Tant que j’agis scrupuleusement, ça va. Je ne brûle pas plus de bois que nécessaire. Et je choisis les systèmes les moins nocifs que je connaisse. Mais je ne suis pas fou. Il y a vingt ans, je taillais la haie au sécateur, pour ne pas gaspiller d’électricité. Vous ne pouvez pas imaginer le temps qu’il faut pour tailler de cette façon trois cents mètres de haie. Aujourd’hui, j’ai un taille‐haie électrique. »


Hans Cottyn, De Standaard, Belgique.

Suite de la présentation du travail de forestier de Peter Wohlleben :

Part. 1 : Peter Wohlleben : L’homme qui parle avec les arbres

Part. 2 : Chapitres d’une promenade | trop de travail 

Part. 3 : Les mains dans les poches | Instructions pour la forêt

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L'horloge de la nature

livre de peter Wohlleben

 

 


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